Plus qu’une année, c’est une décennie qui s’achève.
En 10 ans, Interne a pris un poids économique, politique, social considérable et ceci à une vitesse fulgurante. Mais, ce qui me marque en premier, c’est la masse exponentielle de données qui y transitent grâce aux nouveaux usages.
Une masse de plus en plus croissante et diffuse
Les contenus du Web ne sont plus le fait d’éditeurs professionnels ou de marchands qui en faisaient un copier-coller numérique de leur titre ou catalogue. Le Web fourmille de journaux plus ou moins intimes, de boutiques qui bout à bout prennent le dessus sur les hypermarchés et best sellers virtuels.
Chaque jour, les millions d’internautes et petites structures bloguent, réseautent, commentent … S’ajoutent à cette masse les données issues des applications en ligne, allégeant les disques durs des PC et alourdissant ceux des serveurs distants (Ex : Zoho, Google Docs).
Le contenu disponible n’est plus uniquement celui saisi sciemment par les internautes. L’internet des objets commence à contribuer à cette hypercroissance des données : votre appareil photo, Iphone nourrit les systèmes en meta-données (ex : parcours de jogging comme Runkeeper) qui une fois compilées en génèrent d’autres.
Une prise de parole facile et décomplexée
Cette prise de parole n’est pas le fruit du hasard.
Publier du contenu n’a jamais été aussi simple, rapide, peu cher. Plus besoin de connaissances informatiques pour publier texte (Wordpress), photos (ex : Flickr), vidéos (Ex : Youtube), sons voire des applications (Yahoo! Pipe). Plus besoin d’équipements informatiques lourds et fixes un simple téléphone suffit (Ex : Iphone). Leur diffusion est à présent en temps réel avec l’avènement du Real Time Web, la tendance qui clôt cette décennie. Le tout pour une somme proche de zero. Streamer en direct une scène depuis son téléphone gratuitement : qui aurait cru que c’était à la portée de tous, ne serait ce qu’il y a 2 ans.
L’exemple de Qik.com est marquant :
Par ailleurs, l’usage du micro-blogging (Twitter) a décomplexé les gens dans leur prise de parole : plus besoin de partir sur des contenus longs et structurés pour participer. Idem pour les réseaux sociaux ou je circonscris mes propos à mes proches.
Une masse diffuse qui vous glorifie ou vous tue en quelques heures
Cette masse diffuse a un pouvoir de viralité fulgurant.
Très vite, des millions d’internautes peuvent consulter un contenu, dont eux-même pourront devenir les ambassadeurs. Le résultat peut surpasser celui d’un campagne publicitaire à gros budget : Combien Evian aurait du payer pour que sa campagne avec les bébés en rollers soient vues par 15 millions d’internautes ?
Ce dernier exemple de buzz positif à peu de frais ne doit pas faire oublier le défi des marques : réussir à le déclencher ou endiguer le buzz négatif.
Connaissez vous le film qui a été vu par 36 millions d’internautes en 2009 ? Twilight 2 ? Non, celui d’un gamin sortant du dentiste et encore un peu sonné, film pris par son père. D’une vidéo à destination intime et familiale, cette vidéo a dépassé la grosse majorité des blockbusters US …. Le mot buzz est entré dans le langage commun depuis 2 ans, en témoigne Google Trends.
Une masse « SDF » : Sans Domaine Fixe
Cette masse diffuse n’a plus d’adresse. Certains diront que le Web est une plateforme. Le contenu est à présent déconnecté d’un nom de domaine ("déportalisation"). Les widgets permettent de rapatrier le contenu d’un site sur un site tiers, dont le site d’origine ignore en général l’existence (Google connaît il tous les sites qui diffusent les videos Youtube ?).
En conclusion
Les prochaines années, les marques vont devoir affronter un défi où l’argent sera moins crucial que l’intelligence ou la transparence.
Bonne année, bonne décennie !
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